1 Oct 2009, 4:00
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A propos de la baisse tendancielle du taux de profit

Il est communément admis, pour la plupart des économistes, que la notion de « baisse tendancielle du taux de profit » présentée par Marx, n’est pas exacte. On peut ainsi lire un résumé du débat en ce sens là sur Wikiberal :

La baisse tendancielle du taux de profit est un concept central du marxisme, qui affirme que le taux de profit dans une économie capitaliste est condamné à chuter tendanciellement, en raison de l’augmentation de l’intensité capitalistique au détriment du travail.

Elle n’a jamais été vérifiée; les travaux de Nicholas Kaldor par exemple ont souligné que le taux de profit était resté stable sur la longue durée (XIXe et XXe siècle). En particulier, Marx a mal appréhendé le rôle du progrès technique. Les gains de productivité n’ont pas bénéficié qu’aux « capitalistes » mais principalement aux salariés, ce qui a permis une augmentation de la consommation. En outre, le développement de classes moyennes importantes, recevant des revenus et de leur travail, et de leur capital, vient invalider les fondements même de la théorie marxiste de la baisse tendancielle du taux de profit.

Fondé sur des prémices faux, ce concept central de l’idéologie marxiste a été abandonnée par de nombreux marxiens.

Ce point de vue est profondément erroné car il existe bel et bien une baisse tendancielle du taux de profit inhérente au capitalisme. Dit autrement, et si rien n’est fait, le système capitaliste se consume et voit son taux de profit diminuer inexorablement. Face à cette tendance, Marx souligne qu’il existe des contre-tendances. Il n’y a donc rien de contradictoire à parler d’une baisse tendancielle du taux de profit et de reconnaître avec Nicholas Kaldor que ce taux est resté stable sur deux décennies. Car s’il est resté stable, ce n’est qu’au prix de devoir injecter régulièrement dans le système, lors de crises, des contres-tendances qui lui redonnent du souffle.
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1 Oct 2009, 11:19
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20 Sep 2009, 1:37
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Séminaire « Individuation et technique »

Un nouveau séminaire MSH Paris-Nord/ENS Ulm, consacré à la relation entre « Individuation et technique », se tiendra à partir du 13 octobre au 29 rue d’Ulm, les mardi de 18h à 20h30 à raison d’un mardi sur trois en moyenne.

Il est le résultat de la collaboration entre les Cahiers Simondon (MSH Paris-Nord) et l’ « Atelier Simondon » (ENS Ulm ; l’atelier est héberge par le CAPHES et soutenu par les laboratoires GHPS et « Pensée des sciences »).

Ce nouveau séminaire sera dirigé par Jean-Hugues Barthélémy et Vincent Bontems, et accueillera des conférences relatives aux principaux chantiers théoriques rendus possibles par l’oeuvre de Simondon :

  1. Comment penser la dérivation de la culture comme sphère du sens à partir de la nature, à l’heure où l’éthologie vient bousculer les derniers îlots de résistance des philosophes du « propre de l’homme » ?
  2. L’individuation est-elle la thématique où doit se construire cette articulation de l’homme au vivant ? Quelle est d’autre part la nature exacte du lien entre la pensée simondonienne du vivant (présence de processus internes de mort comme conditions de l’individuation vitale, mais aussi critique de la conception de l’information comme message) et les dernières avancées théoriques de la biologie française (Ameisen, Kupiec) ?
  3. Quel est le statut de la technique au sein de ce devenir-culture de la nature ? Faut-il en faire (peut-être par-delà Simondon autant que grâce à lui) une condition générale, et définir différents régimes de technicité en fonction des différentes « phases de la culture » (science, art, etc) ?

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Qu’est-ce qu’être de gauche ?

C’est une question à laquelle j’avais du mal à répondre ce manière concise et satisfaisante. Mais des commentaires au dernier billet sur Être en porte à faux ont fait ressurgir la question et, cette fois-ci, c’est la définition qu’en a donné Bernard Stiegler à l’assemblée générale d’Ars Industrialis de Juin 2009 qui s’est imposée. De mémoire :

« Être de gauche c’est croire à la nécessité d’une puissance publique. Une puissance qui s’exerce effectivement. »

Pour tester la formule, on pourrait se demander si, a contrario, être de droite serait :  » Ne pas croire à la nécessité d’une puissance publique qui s’exerce effectivement » ?

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12 Sep 2009, 2:31
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Être en porte-à-faux

Être en porte-à-faux :

  • Promouvoir l’écologie et laisser sa TV en veille ;
  • Vanter le Bio et acheter le moins cher au supermarché ;
  • Mettre en avant le logiciel libre et n’utiliser que des logiciels propriétaires ;
  • Prôner le respect des standards du web et avoir plus de 20 erreurs en validation XHTML sur son blog ;
  • Pester contre la pollution et rouler en 4×4 ;
  • Se présenter comme étant très généreux et ne pas donner un centime aux mendiants ;
  • Prôner la vertu et mener une vie de débauche ;
  • Dire à ses enfants de ranger alors que son propre bureau est un capharnaüm ;
  • etc.

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La comptabilité frauduleuse et la taxe carbone

A l’occasion de la disparition de Edward Goldsmith le 21 août, l’émission Terre à Terre proposait ce samedi 5 Septembre 2009 une rediffusion d’un entretien qu’il avait accordé à Ruth Stégassy en 2001. Goldsmith est une des figures militante de l’écologie, il est notamment le fondateur du magazine The Ecologist (1969). Bien que ses positions anti-progressistes et anti-scientistes ne soient pas ma tasse de thé, il a pourtant utilisé, lors de l’entretien, une expression qui me semble tout à fait juste :

 » l’économie politique contemporaine fourni un système de comptabilité qui est frauduleux parce qu’il ne tient compte que d’une fraction des vrais coûts des activités. Il ne tient pas compte des coûts les plus importants. »

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30 Août 2009, 9:40
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Shots that changed my life (24)

Dr Mabuse, Der Spieler (Allemagne, Fritz Lang, 1922).

L’inspecteur Wenck poursuit sa traque du diabolique Docteur Mabuse et se retrouve face à lui dans une salle de jeu enfumée. Là, sans le savoir, il va faire l’expérience des talents hypnotiques de Mabuse, grimé en vieillard.

Dans cette scène, la bestialité et l’animalité de Mabuse sont soulignées tout autant que ses dons d’hypnose et de suggestion. Et l’on se souviendra longtemps de ce plan sur le visage de Mabuse, émergeant de l’obscurité.

Raymond Bellour, dans Le corps du cinéma, soutien la thèse du cinéma comme machine à hypnose et revient sur cette scène mythique où la mise en scène souligne et donne à voir le pouvoir de l’hypnose  via « le regard hypnotique de Mabuse qui non seulement se pose sur ses victimes mais aussi sur le public et le fascine. »

Le devenir algorithmique (2) : connaître l’inconnu

Dans le devenir algorithmique (1), j’ai indiqué pourquoi Platon, au moment du Gorgias, avait abandonné la méthode élenctique pour introduire des pratiques qui proviennent essentiellement des mathématiciens pré-socratiques. Le discours philosophique ne peut plus se contenter d’une apparence de vérité reposant sur des opinions vraies qui ne se contredisent pas ; il s’agit à présent d’enchaîner les idées entre elles pour produire de la science et des idées stables.

Une des méthodes mathématiques en question repose sur l’utilisation des hypothèses dans l’argumentation. Le terme d’hypothèse est protéiforme à cette époque, et il nous faudra en proposer une cartographie, mais on peut être scolaire en la matière et commencer par rappeler que l’hypothèse désigne mot-à-mot de ce qui se tient sous la thèse. La thèse étant à la fois ce qui se tient debout, qui est stable et, par extension, le propos que l’on soutient en public.

Mais pourquoi Platon doit-il en passer par l’utilisation d’hypothèses dans son discours ?
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APIE : Agence Pour l’Incurie de l’État

Créée en 2007, juste après la publication du rapport « Lévy-Jouyet »(PDF) sur l’économie de l’immatériel,  l’APIE (Agence du Patrimoine Immatériel de l’État de son vrai nom) est pleine de bonnes intentions dans sa lettre de mission :

  • sensibiliser les acteurs publics aux enjeux attachés aux actifs immatériels de l’État ;
  • faciliter la prise en compte de ces enjeux et l’adoption de nouveaux modes de gestion au sein de l’administration ;
  • accompagner les administrations et les établissements publics pour la définition de nouvelles stratégies et la conduite de projets concrets de valorisation de leur patrimoine immatériel.

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Passage aux limites dans l’élevage

Une très belle oeuvre numérique, sous forme de parabole, qui illustre le passage aux limites dans l’élevage à l’heure des biotechnologies.

Copier coller | Copy and clone from louis rigaud on Vimeo.

via Le Mathoscope