Le devenir algorithmique (1) : quand Platon rencontre les mathématiques
Par « devenir algorithmique » j’entends tout d’abord une grille de lecture qui me permet d’appréhender l’évolution de la pensée et des savoirs. Le champ de la connaissance est en effet si vaste que nous devons tous nous forger nos méthodes et nos outils pour pouvoir l’explorer sans pour autant nous y perdre irrémédiablement.
Je précise tout de suite que l’algorithme que l’on trouve dans l’expression « devenir algorithmique » n’est pas exactement celui dont on parle quand on évoque la science mathématique des algorithmes, en la faisant remonter au savant arabe Al Khuwarizmi qui lui a donné son nom.
J’ai d’ailleurs déjà publié une note qui introduisait à la question du devenir algorithmique, note que je vous invite à consulter avant de poursuivre votre lecture. Mais, à présent, je souhaite aller plus en profondeur, quitter le champ des intuitions et me mettre « au travail », comme on dit.
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Search Based Applications
C’est une tendance forte dans le marché des moteurs de recherche d’entreprise que d’utiliser les technologies d’indexation pour autre chose que pour indexer un intranet, un site web, ou le contenu d’une solution de gestion électronique de documents.
On dira alors que le moteur de recherche n’est plus utilisé pour indexer des documents mais plutôt des données structurées qui se trouvent dans les bases de données utilisées par les applications de l’entreprise.
Il s’agit donc de construire des applications qui vont reposer non plus sur une base de données mais sur l’index d’un moteur de recherche. Les écrans de l’application se basant sur un index sont à créer from scratch, en fonction du besoin métier auquel on souhaite répondre, et il n’est pas impossible que, à l’arrivée, l’interface ne propose plus de champs de recherche avec le bouton « rechercher », si caractéristique des moteurs de recherche.
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Camping 2.0
Si vous pensiez encore que camping et tente signifiaient « déconnecté », il va falloir reconsidérer certaines choses avec la « concept tent » d’Orange.
C’est une tente « écolo-connectée » qui affiche les caractéristiques suivantes :
- Toile en tissu photovoltaïque qui permet de produire de l’électricité qui permettra de recharger de petits appareils électroniques par induction (sans prise) ;
- Si vous rentrez ivre mort d’une soirée sur la plage, la tente s’illumine si vous lui envoyez un SMS ;
- Le Hub sans fil de la tente est connecté à internet
- La tente peut déclencher un chauffage si une certaine température du sol est franchie
La seule question qui demeure est : est-ce qu’on pourra emballer les filles plus facilement ? Est-ce que l’expression « Viens-dans-ma-tente-en toile-photovoltaïque-avec-un-hub-wireless » aura du succès ?
Li-bé-rez nos camarades !
Imaginez que vous êtes prestataire ou consultant chez un client.
- Vous n’avez pas le droit de travailler avec votre ordinateur, on vous en fournit un ;
- Vous n’avez qu’un accès limité au web ;
- Oubliez tous les sites de réseaux sociaux et n’espérez pas accéder à un service google autre que le moteur de recherche ;
- Bien sûr, vous devez utiliser Lotus Notes puisque c’est l’outil du client ;
- Rappelons que le navigateur officiel est IE 6 ;
- A la fin du mois, vous recevez un email de l’administrateur vous signalant que vous avez dépassé de 70 % votre « utilisation prévue d’internet » et l’on vous demande si cette pratique d’internet risque de perdurer le mois suivant.
Ces périodes de quarantaine numérique sont très nombreuses. Alors bon courage à toutes les victimes qui ne peuvent lire ce message que depuis leur connexion personnelle.
« Vous ne contrôlez rien ! »
C’était au mois d’avril dernier, lors de l’assemblée générale de Carrefour. Gros et petits actionnaires sont invités à poser des questions et à voter les résolutions proposées par la direction du groupe.
Un petit porteur va intervenir, et le moment est d’anthologie :
Bien sûr, les rires de l’assemblée masquent un peu son message et on retiendra surtout ses anecdotes sur la chiasse et ses péripéties avec la qualité et les tailles des produits textiles. Pourtant, à deux reprises, il martèle son message à la direction de Carrefour : « Vous ne contrôlez rien ! ».
C’est rien de moins que la qualité des produits alimentaires, la logistique, le respect des tailles et de la qualité dans le textile…pour finir sur les performance financière qui sont reprochés aux dirigeants.
Si l’intervenant est si drôle, c’est parce que l’on sait tous que c’est bien vrai, ce qu’il raconte. Il porte un discours très commun dans un lieu qui généralement ne produit pas de tels discours. Un tel discours est inouïe. Tout le monde le connaît et l’a entendu, mais jamais ici, en ce lieu. Ces propos sont aussi stupéfiant que de voir une fourmi parler à un éléphant. Un discours qui vient d’une couche basse est toujours stupéfiant quand il remonte ainsi directement dans les couches hautes.
Quand l’intervenant dit : « vous ne contrôlez rien! » je crois que ce n’est pas dans le sens d’une maîtrise totale. Plutôt dans le sens très simple de « vous ne vérifiez rien », « vous laissez faire », vous êtes dans un état d’incurie, pour réutiliser le terme dont j’ai parlé dans « Qu’est ce que l’incurie de la puissance publique« .
Face à cette intervention, le PDG répond que tout cela le renforce dans son initiative actuelle qu’il nomme : « réinveter l’hypermarché ». Je lui conseillerai bien de commencer par réinventer la consommation ainsi que d’assumer sa responsabilité sociétale, sans se défausser de toutes les externalités que produit l’hyperconsommation.
Une image peut en cacher une autre
Il y a plusieurs catégories dans ce domaine :
- d’une part des formes cachées dans un ensemble pictural (une tête dans les nuages, dans la silhouette d’une montagne, etc.)
- une accumulation de petites formes qui en constituent une plus grande : les images composites.
- les anamorphoses, qui déforment une image pour ne la rendre visible qu’à partir du secret d’une perspective qui en fournie la clé.
- une image qui porte en elle une multiplicité de lectures
- les illusions d’optique et autres jeux de perspectives faussées.
Qu’est-ce que l’incurie de la puissance publique ?
C’est sur l’incurie de la puissance publique que je conclus la partie que j’ai écrite dans « Pour en finir avec la mécroissance« . Or, on m’a récemment demandé ce qu’était vraiment l’incurie, et pourquoi parler de l’incurie de la puissance publique ?
Mon constat de l’incurie de la puissance publique, dans « Dataware et infrastructure du cloud computing », reposait sur l’abscence de participation de la puissance publique à la constitution des infrastructures du numérique réticulaire. Une absence de participation aussi bien du point de vue financier (pas d’investissement dans les data centers) que du point de vue politique (pas de politique des technologies numériques et des technologies de l’esprit).
Quelle affinité avec Michael Jackson ?
J’ai passé ces derniers jours à revoir pas mal de ses vidéos. Un peu comme quand on monte au grenier et qu’on se laisse aller à rêvasser en prenant les vieux objets un par un et en se refaisant l’histoire que chacun porte en lui.
Ce n’est pas sa mort qui m’a « choqué» – il était mort depuis longtemps pour moi – c’est plutôt la force avec laquelle j’ai ressenti ce besoin de tout revoir et de me re-faire le film.
Je suis allé vers ces archives, ces supports de mémoire, parce que, comme beaucoup, je voulais savoir quelle était l’affinité que j’avais avec lui. En revoyant ces images et en ré-écoutant ses chansons je pensais peut-être arriver à donner un nom et à caractériser cette fameuse affinité.
Je suis à présent le premier surpris d’écrire que le sentiment qui prédomine, c’est celui de la culpabilité. Je me sens coupable d’avoir dansé de joie jusqu’à épuisement sur ses chansons, coupable d’avoir chanté à tue-tête pendant des heures jusqu’à me persuader que j’étais arrivé à chanter comme lui, mais surtout coupable de ne pas avoir vu ce qui aujourd’hui me saute aux yeux.
Le juste prix
Il y a une tendance qui n’a certainement échappé à personne, c’est la complexité croissante, je ne dis même plus du prix mais du système tarifaire des produits et services. C’est d’ailleurs une remarque que m’a faite Yves Marie Pondaven à propos de l’aberration de certaines politiques tarifaires dans l’IT. Il est vrai que, dans le milieu de l’informatique, on est plutôt bien servis.
J’ai arrêté d’essayer de comprendre les mécanismes de CAL de Microsoft ou encore les systèmes modulaires et les options de SAP. De toute façon on se trompe toujours, à croire que ceux qui réfléchissent aux tarifs chez les éditeurs doivent se dire :
« si quelqu’un comprend mon mécanisme tarifaire, c’est qu’il n’est plus bon et qu’il est temps d’en changer ».
Tout est fait pour qu’il n’y ait pas de comparaison possible avec d’autres produits ou services, car une marque tend à vouloir se rendre incommensurable avec les autres marques. D’ailleurs, l’ensemble de la stratégie marketing est bien souvent guidée vers la recherche d’un avantage compétitif singulier et différenciant. Dites à un éditeur de logiciel qu’il est en concurrence avec un autre et il vous répondra que non, il est sur un positionnement différent, et que ce n’est pas comparable, etc.
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Premier souvenir
Peut-être avez-vous déjà eu cette discussion où l’on évoque ses souvenirs d’enfance jusqu’au moment où l’on en vient à se demander quel est le premier souvenir.
Le tout premier, le plus ancien dont vous avez gardé la trace, qui remonte généralement à la période de vos 3-4 ans.
Moi, c’est le souvenir d’être à l’arrière du solex de mon père qui m’amenait à la maternelle par une froide matinée d’hiver. C’est le froid qui m’a pour ainsi dire éveillé à moi-même, inscrit en moi un premier souvenir durable.
Pour d’autres c’est le désespoir d’un premier jour de maternelle où il faut quitter maman, ou encore une plage en été où le soleil vous brûle la peau.
Et vous ?