Dataware et économie de la contribution

Faisons un instant l’hypothèse que le web n’existe pas et nous comprendrons immédiatement que le moteur et le support d’une transformation vers une économie de la contribution manque. Cette hypothèse, nous le savons, beaucoup sont tentés de la faire.

J’aimerais donc souligner trois points préliminaires (qui sont des impératifs, des conditions nécessaires) en rapport au texte « Dataware et infrastructure du cloud computing » paru dans Pour en finir avec la mécroissance, avant d’avancer deux propositions pour que la puissance publique puisse jouer son rôle dans la mise en oeuvre d’une économie de la contribution.

more »

11 Juin 2009, 7:16
Défaut:
by

2 comments

Ars Industrialis : 4 ans après

ARS INDUSTRIALIS, QUATRE ANS APRES
Débats au Théâtre National de La Colline
samedi 13 juin 2009
14 rue Malte Brun – Paris 20° – métro Gambetta
14 heures
Entrée libre

9 Juin 2009, 11:32
Défaut:
by

6 comments

Internet ? Circulez, y a rien de bon

Michael Lynton, patron de Sony Pictures Entertainment, a eu sa petite heure de gloire il y a quelques semaines. Vous en avez sûrement entendu parler, c’est en effet celui qui a déclaré :

« Je suis un gars qui n’a rien vu de bon sortir de l’internet »

Assurément, cette déclaration est à ranger parmi les déclaration de dirigeants qui, a force de prendre la parole à droite et à gauche, finissent par dire des vérités et à faire tomber les masques : souvenons-nous de la déclaration de Patrick LeLay de TF1 nous rappelant la vérité sur son business à propos du « temps de cerveau disponible ».

more »

7 Juin 2009, 2:34
Défaut:
by

8 comments

Menaces sur l’innovation

J’ai été invité par l’éditeur CA (il paraît qu’il ne faut plus dire « Computer Associates ») qui, avec le CA Expo09, organisait le 4 juin dernier une journée sur les thèmes de l’innovation et du Lean IT.

Lors de la conférence d’ouverture du matin, en présence de Nathalie Kosciusko-Morizet, Yves Coppens avait commencé par raconter l’anecdote du crapaud fou :

Les crapauds fous ce sont ces batraciens qui, en suivant une direction différente du reste du groupe lors des périodes de reproduction, risquent une fin certaine. Mais ce sont ces mêmes crapauds qui, allant dans une mauvaise direction, explorent de nouveaux territoires, assurant parfois la survie de l’espèce lorsqu’une autoroute coupe soudain les itinéraires menant aux lieux de reproduction des crapauds normaux.

Ensuite, juste après la table ronde à laquelle je participais en début d’après midi, Yves Coppens, encore lui, a fait une allocution sur « L’Innovation au service de l’humanité » où il a retracé les origines de la vie sur terre. Durant son discours, il a beaucoup utilisé l’expression « innovation de la vie » ou encore « innovation du vivant ».

Entre le « crapaud fou » du matin et  » l’innovation du vivant » l’après midi,  je crois qu’il y a eu beaucoup de contre-vérités relatives à l’innovation. A mon sens, il s’agit d’un anachronisme : on ne peut pas parler d’invention ou même d’innovation du vivant, si ce n’est bien sûr de manière métaphorique. Car innovation et invention sont relatifs à la technique, et il n’y a pas de technique dans l’évolution d’une cellule ou dans l’histoire du « crapaud fou ». more »

5 Juin 2009, 11:37
Défaut:
by

11 comments

Home

Que c’était beau Home.

Une beauté glacée, distanciée, abstraite.

Jusqu’à ce que je ressente un malaise.

Quand la caméra flotte, le regard aussi et j’ai commencé à divaguer.

J’ai essayé de me raccrocher au commentaire, mais lui aussi était à la dérive.

Ce commentaire m’a fait penser à ces descriptions que l’on fait d’une tâche d’encre où l’on dit ce que l’on imagine y voir.

J’ai beaucoup pensé au film « Soleil Vert » où l’on diffuse exactement ce genre d’image à ceux qui vont mourrir avant d’être recyclés en nourriture.

C’est peut-être çà le malaise : celui d’avoir vu un film de condamné.

L’événement provoqué par la diffusion du documentaire, libre de droits, et les discussions qui vont s’en suivre sont finalement beaucoup plus intéressants que le documentaire lui-même.

Misère des politiques économiques : tabac, alcool, jeux, essence … et internet

Chacun se souvient de la déclaration d’impuissance de François Mitterand :

« Pour le chômage, on a tout essayé »

Jean Marc Daniel rappelle à ce propos l’incapacité structurelle des économies politiques depuis des décennies :

Feu le président Mitterrand était accusé d’avoir une culture économique limitée. Lorsque, agacé, il voulait montrer que finalement il en savait autant que bien des experts, il déclarait avoir parfaitement assimilé que la politique économique se résumait en trois mots : « essence, tabac, alcool ». Il racontait en effet avoir constaté, tant comme ministre de la IVe République que comme président de la Ve, qu’après de longs développements les hauts fonctionnaires du ministère des Finances, quels que soient leur degré de connaissances économiques et leurs prétentions affichées en la matière, finissaient toujours par déclarer que la solution aux problèmes de l’heure passait par un redressement budgétaire, qui lui-même passait par une augmentation des prix de l’essence, du tabac et de l’alcool…

Dès qu’il est question de budget pour mener une politique économique, la réponse à toujours été la même depuis l’invention de l’économie politique :

En 1786, William Pitt, le futur adversaire de Napoléon qui mourut du chagrin que lui provoqua Austerlitz, demanda des conseils à Adam Smith. Ce dernier lui recommanda d’équilibrer le budget et pour ce faire d’augmenter les taxes sur le tabac, l’alcool et les transports…

more »

18 Mai 2009, 11:42
Défaut:
by

4 comments

shots that changed my life (23)

The Party, 1968, de Blake Edwards, avec Peter Sellers.

Ce film est une véritable partition de musique, une chorégraphie comique. Assurez vous de ne pas avoir envie avant de regarder l’extrait, car vous comprendrez le vrai sens de l’expression « se pisser dessus ».

On rendra également hommage au génie de Peter Sellers qui, de la seconde 6 à la seconde 14, dans un changement de regard, exprime tant de choses…

L’administration Obama met sa stratégie IT au coeur de sa nouvelle politique

Un document de la maison blanche souligne la volonté de l’administration Obama d’utiliser « la puissance des technologies de l’information pour transformer le gouvernement fédéral ». Deux grands axes sont présentés : le gouvernement 2.0 et la recherche d’efficacité via l’innovation dans l’infrastructure du numérique.

more »

Jouir de l’avenir

Dans sa Vie du lettré aux éditions de minuit, William Marx évoque la figure rare, trop rare, de la femme lettrée. Il prend pour exemple Émilie du Châtelet, étonnante figure des lettres et des sciences qui introduisit notamment les théories de la physique newtonienne en France (la lecture de l’article de wikipédia vaut le détour).

Dans son « Discours sur le bonheur  » de 1779, madame du Châtelet décrit la quête du savoir et le goût pour l’étude de la manière suivante :

« L’amour de l’étude est de toutes les passions celle qui contribue le plus à notre bonheur [car] on y trouve renfermée une passion dont une âme élevée n’est jamais exempte, celle de la gloire. »

Ce que précise William Marx en écrivant :

 » La gloire propre du lettré provient essentiellement de la postérité : c’est la dessus qu’il fonde son existence ». p.29

more »

10 Mai 2009, 11:10
Défaut
by

5 comments

Le livre dévore

Cette citation de William Marx dans sa Vie du lettré, page 63 :

« Contrairement à un lieu trop commun, on ne dévore pas les livres : ils vous dévorent, vous vampirisent, se nourrissent de votre être et de votre énergie, vous coupent du monde, vous transportent dans le leur, mangent votre espace et votre temps, débordent de vos étagères, raccourcissent vos nuits et vos journées, rétrécissent votre maison et votre appartement, vous ruinent tout en vous enrichissant, vous font leur quand vous croyez les faire vôtre. »

On pourrait penser que les formats numériques nous affranchissent de cette emprise du livre. Que nenni : les disques durs débordent, les lieuses sont pleines, les tweets s’entassent et l’on est toujours un Sisyphe quand il faut perpétuellement vider son agrégateur de fils RSS qui ne cesse de se remplir.

Ce n’est pas seulement le format qui nous dévore, c’est la lecture.